université populaire
Mardi 11 avril | 20H30
Conférence - Débat
GRATUIT

Depuis 2009, l’Université Populaire de Toulouse propose régulièrement au Bijou ses conférences-débats sur des sujets sociétaux pour « comprendre
le monde dans lequel nous vivons pour mieux le changer ».
L’histoire de l’eau : une histoire du capitalisme
« Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures. »
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793 – art. 28
Conférence débat autour de l’eau le mardi 11 avril au Bijou, animée par Sylvain Leder avec des représentant e s des collectifs Eau-Secours, Gravières de la basse Ariège, Bassines Non Merci-No Bassaran
Sylvain Leder est agrégé d’économie il collabore au Monde diplomatique où il a en particulier coordonné « Le manuel d’économie critique »
La planète Terre, sa géologie et sa biosphère, sont depuis toujours considérés par les capitalistes comme un don, fait par on ne sait qui, pour lequel il n’y a pas lieu de rendre des comptes sur l’usage qui en est fait et la moindre ressource planétaire peut être exploitée sans vergogne.
A ce titre, l’eau est devenue un outil pour l’extraction des minerais, le fonctionnement des centrales nucléaires, l’agriculture productiviste ou l’alimentation de gigantesques métropoles.
Elle génère des conflits dans des pays en déficit hydrique et a aujourd’hui le statut de marchandise en étant captée par de grands groupes industriels ou agro-alimentaires. Jusqu’au point d’ouvrir une bourse de l’eau comme il en existe déjà une, à Chicago, pour les céréales et les oléagineux...
Mais au-delà, c’est le cycle de l’eau lui-même qui est menacé. La pollution des cours d’eau et des nappes phréatiques est aujourd’hui patente, résultat de l’utilisation massive d’intrants chimiques dans l’agriculture ou bien par les résidus de métaux lourds issus du secteur minier. Le cycle lui-même de l’évapotranspiration est modifié par le changement de l’usage des sols avec des conséquences de plus en plus significatives en termes de disparition des forêts, de diminution des précipitations et d’allongement des saisons sèches (rapport de juillet 2021 du programme des Nations unies pour l’environnement).
Le président de la République a déclaré lors de son allocution du 31 décembre 2022 : « Qui aurait pu prédire la crise climatique aux effets spectaculaires encore cet été en France ? » Cette année 2022 a montré que, dans les restrictions imposées, un golf est plus important qu’un jardin potager et que le refroidissement d’une centrale nucléaire pourrait devenir plus important qu’un champ de melons et nous verrons sans doute, dans des moments de tension, des restrictions qui iront bien au-delà de la simple interdiction de laver sa voiture ou d’arroser la pelouse.
En tout état de cause, se pose plus largement la question de l’accaparement de l’eau. Pour quoi ? Pour qui ? Quels sont les enjeux de l’appropriation de l’eau aussi bien par les pouvoirs publics que par des entités privées et les risques de financiarisation qui menacent ? (...)


